Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour

de S.G. Browne, Mirobole Éditions.


Je viens de terminer un petit bijou de littérature zombie et pourtant je ne suis pas fan de zombies ...  Mais bon, il y a des exceptions à tout (de même que je n'aime pas les histoires de vampires, j'adore la série Le Protectorat de l'Ombrelle) ! Allez comprendre !
Bref, ce roman n'est pas juste une histoire de zombie où tout le monde s'entretue, se dévore et où les humains (au lieu de se serrer les coudes) tuent des zombies mais aussi d'autres humains ...
Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour est un roman jubilatoire. Ce n'est pas seulement drôle, c'est aussi plein de bon sens et de réflexion ... sur la condition zombie. Ben oui, figurez-vous que les zombies, malgré ce qu'on en dit, ont une âme, réfléchissent et ... ils se posent beaucoup de questions sur leurs conditions. 

Andy est devenu un zombie après être mort dans un accident de voiture (accident dans lequel sa femme est morte aussi mais n'a pas eu la "chance" d'Andy.). Il faut préciser que nous sommes dans une société qui tolère les zombies ... jusqu'à un certain point. Si les parents d'Andy ont accepté de le prendre sous leur toit, Andy ne doit pas sortir de la cave et quand cela arrive, sa mère n'hésite pas à l'asperger allègrement de désodorisant. Andy se rend chaque semaine aux Zombies Anonymes et voit un psychologue pour l'"aider" à accepter sa nouvelle condition. Bien sûr, il y a un couvre-feu pour les zombies, Andy n'a pas le droit de voir sa fille et des groupes d'étudiants n'hésitent pas à "casser" du zombie. Bref, la vie est dure pour notre zombie et Andy se pose de plus en plus de questions. Il a surtout envie d'être considéré comme ... une personne normale avec des droits et peu à peu, avec ses amis, un vent de rébellion se met à souffler. 

Je ne vous en dévoile pas plus sur l'histoire, sachez seulement que la viande humaine a un étrange pouvoir sur la "santé" de nos zombies...

J'ai adoré ce roman, vous l'aurez compris. Les personnages zombies (les humains sont pathétiques) sont attachants et tant pis s'ils veulent nous manger ! J'avoue avoir quand même frissonné quand ils mangent des doigts frits !! Il y aura normalement un tome 2, intitulé Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël. Tout un programme mais il faudra attendre fin 2014.

Voici quelques phrases que j'aime particulièrement et qui vont vous donner une idée du style et de l'esprit de ce roman :

"Si vous ne vous êtes jamais réveillé après un accident de voiture pour découvrir que votre femme est morte et que vous êtes un cadavre animé en putréfaction, alors vous ne pouvez pas comprendre."

"Si vous ne vous êtes jamais fait arracher le bras par une bande de frat boys bourrés qui vous giflent ensuite avec votre propre main, alors vous ne pouvez pas comprendre."

"Si vous n'avez jamais été démembré, projeté contre un pare-brise ou abandonné à vous décomposer jusqu'à ressembler à du consommé de poulet, alors vous ne pouvez pas comprendre."

"Après avoir terminé de rendre hommage à la sœur de Tom, nous suivons Helen jusqu'à la tombe de sa mère. Tom trébuche encore, chute contre une stèle et déchire les points de suture de son épaule droite, s'arrachant presque le bras au passage. Jerry et Rita sont obligé de contenir leurs ricanements pendant la minute de silence que Helen nous demande d'observer par respect pour sa mèure, morte d'une crise cardiaque dans les toilettes du magasin Macy's."

"Pas la petite fille. Elle se tient à trois mètres, aussi sereine que le Dalaï-Lama. Et pourquoi en serait-il autrement ? Je ne fais aucun mal. Je ne menace personne. Je suis simplement assis sur un banc dans le parc. L'ardoise accrochée autour de mon cou clame Les zombies sont des personnes, eux aussi en épaisses lettres noires. "



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